Danton, A Study

Appendix XI

REPORT OF THE FIRST COMMITTEE OF PUBLIC SAFETY TREATING OF THE GENERAL CONDITION OF THE REPUBLIC, AND READ BY BARRÈRE TO THE CONVENTION ON WEDNESDAY, MAY 29, 1793

 

This report is the most important appendix not only to this hook, hut to any description of the two days that expelled the Girondins, It is here published for the first time, and, though of some length, will well repay the reading for any student of the Revolution.

 

I have dwelt sufficiently on its importance in the text, and I can dismiss it here with a short introduction.

 

It is the first great result of the Committee which Danton had helped to create, and of which he was the soul. It is the first step taken by this new organ of government towards that dictatorship to exercise which it had been called into existence. The enormous amount of detailed work necessary to produce it shows us the number of agents which the Committee must have possessed, and their activity, as well as the industry of the members themselves, for it had been at work but eight weeks.

 

Danton undoubtedly inspired the tone and direction of the report, but the somewhat florid style is Barr&re’s own. Dr, Bobinet thinks, however, that the last pages, from the section on Public Instruction onwards, are in Danton’s manner, and M. Boruard would even put it at the section on the Colonies, two pages earlier. Even if this is the case, some sentences at least were put in by Barrère, for they betray his inimitable verbiage, to which Danton was a stranger.

 

Of the important part the report played in the complicated history of the week May 26-June 3, 1793, enough has heen said in the text; it is only necessary to add here that no speech or memoir contains such an indictment of the Girondin misgoveinment as is given indirectly hy this list of ascertained facts in the condition of Prance.

 

The reading of the report is mentioned in the Moniteur of May 31, but, contrary to their custom, they did not print it on account of its great length. It seems to have been read in the afternoon from ahout two to four, just before Cambon’s motion was put to the vote. I give the more important passages, about half the full length of the document.

 

 

 

CONVENTION NATIONALE

 

RAPPORT GÉNÉRAL

 

SUR

 

L’ÉTAT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

 

Fait, au nom du Comtté de Salut Public, dans la séance du mercredi 29 mai, l’an second de la République:

 

Par Barrère,

 

Député du département des Hautes-Pyrénées Imprimé par ordre de la Convention Nattonale

 

Citoyens,—Chargé par les représentans du peuple de leur parler aujourd’hui des grands interests qui les rassemblent, et des moyens que nous avons employes depuis deuz mois pour le salut de la patrie en p6ril; nous reclamons d'abord de votre justice de remonter par la pens^e, k 1'fepoque de notre nomination, et de rous rappeler en quel e* tat se trouvaient alors la République et toute les parties d'admmistration nationale.

 

Quoiqu'accabMs par la tache p^rilleuse et grande que vous nous avez impose, nous avons du ob4ir. Yotre confiance, notre zele et Famour de notre pays ont du nous tenir lieu de f aculte’s.

 

Au-dehors se pr^sentait une guerre terrible a soutenir sur des fron- tieres d'une ^tendue immense et sur des cotes ind^fenduea. Audedans, se propageaient des dissensions civiles, portant avec elles les deux caracteres les plus funestes, le f anatisme royal et religieux, secouru par des perfidies multiplides dans Pinteneur, et par des intelligences com- binees audebors.

 

What follows is a general indictment of the results of Girondin rule, with special and particular attacks on the Ministry of War and on their fear of responsibility.

 

On voyait dans toutes nos armies des besoms imperiem et sans feese renaiasans; des secours nuls ou tardif a; des approyisionnemens insuffisans ou de mauvaise qualite et des administrations deVorantes, dont quelques-unes, n'ont d'autre but reel que d'agrandir la fortune de beaucoup d'agioteurs et de quelques capitalistes. Dans nos ports des travaux ralentis et une inertie coupable; partout des trahisons ourdies et des coalitions pr^parees; des etats-majors , refaire ou a epurer; des arme'es a organiser ou a improviser; des fonctionnaires civils et mili- taires a surveiller ou a remplacer; des forces a cr^er sur tous les points menace’s par les troubles , des armes a f abriquer; des canons & f ondre; la marine a cr^er \ Pesprit public a remonter avec energie j Panarchie a attaquer; la discipline a retablir; des mouvemens centra-revolution- naires a comprimer et un cahos d'int^rets, de plaintes, de passions, d'abus, de pre*tentions et de prejuges a debrouiUer, au milieu d'une correspondance journaliere et centuple*e par ces circonstances actuelles. Quel vast ge"nie ou quel courage inepuisable il eiit fallu pour r^pondre tout a coup a des circonstances aussi eitraordmaires ou pour dominer des e>enemens aussi imprevus? Nous avons born^ notre tdche a par- courir d'abord toutes les parties du gouvernement provisoire, et a nous frayer ensuite une route au milieu de cet assemblage e'norme de forces et de resistances, de bons et de mauvais principes.

 

Le premier obstacle qui s'est present^ a nous, est venu du changement dans le mimstere de la guerre, que avait pre'ce'de' notre e*tablissement.

 

Le second obstacle etait dans le ministere de la marine neglige*, andanti m6me,par un srie de ministries royaux, et dont nous avons St4 forces de faire changer le chef et plusieurs adjoints.

 

La s'est rompue, pour nous, la chaine des operations de ces deux de"partemens, les plus importans dans un temps de guerre de terre et de mer - 9 et nous nous sommes vus privet, tout a coup, de toutes les ressources de Pexpe*rience. Nous n'avons pu recueillir, dans Pagglomdration. des affaires de cette partie de I'admuiistration publique, que des dtata inexacts on des lumieres incertaines.

 

Un apergu des deliberations du conseil executif nous a montre 1 , d'un des travaux incoh^rens qui n'ont pu avoir aucune espece de succes a cause des evenemens qui les dominaient; de Pautre, des negligences f unestes et des fautes graves que les 4venemens suivants ont mieux fait sentir. Depuis les bouches de PEscaut, ouvertes par un usurpation de la puissance souveraine, jusqu'aux extremites de la Mediterran^e, qui ont ete le theatre de nos revers, et de la versatilite ministerielle, nous n'avons vu ni cette suite d'op^rationa qui assurent les succes, ne cette prevoyance des mesures qui diminuent les revers. Point d'ensemble, point de conceptions vastes, point de vues hardies, point de plan arretJ point d'energie, et partout la terreur de la responsabilite, marchant en avant du. ministere, tandis qu'il s'agit de marcher fierement a la liberte, eans regarder en arriere.

 

Au mois d'octobre, la resistance & Pennemi avait donne des conceptions et des forces au conseil excutif .

 

Les succes du mois de novembre ont amolli le conseil. Jemmappea a ete pour les ministres (sic) la Capouequi a detruit son energie et attenue sea travaux.

 

Le departement de l’interieur, machine trop lourde, trop compliquee pour un homme, quand il aerait plein de talens et de moyens d'execution, avait refroidi pendant longtemps 1'esprit public et engourdi les corps administratifs. II etait impossible que la main d'un seul homme put remuer cette machine e*norme surchargee de details, d'une administration immense, d'ope*rations mercantiles dont le succes est douteux, dont le resultat exige de grands sacrifices, et dont le secret appelle la defiance. La seule ressource que ce mmistere disproportion^ pouvait trouver, etait dans les administrateurs de'partementaires, dont la plu- part, insoucians sur les travaux qui leur sont confies, negligent de corresponds, ou dont la conduite exage're'e et sans mesure leur faisait m^connaitre toute subordination.

 

Le departement de la guerre, dans lequel chaque ministre a porte ses prejuge*s et ses assertions, ses routines et ses haines; le ministere de la guerre disorganise sans cesse par la frequents mutation de ses agens et par la diversity de leurs principes ou de leurs opinions, presentait et present encore un cahos inextricable, des abus sans nombre, et une im- puissance r6elle dans tout homme que ne serait pas ne* tres actif dans la manidre d'ordonner et entreprenant sur tous les moyens de defense.

 

In what follows note the hand of Danton, almost his phraseology in the second paragraph.

 

Le ministere des affaires Itrangeres, convert d'obscurites politiques, ne pouvant avoir au milieu des defiances produites par la revolution et des mouvemens irrdguliers de la guerre, ni fixit dans les operations, ni vues suivies, ni projets determines, ni secrets dans les plans, a saisi seulement le nl de quelques affaires importantes, et redonne maintenant de Tactivitie aux moyens nombreux dont Tinterit de plusieurs gouverne- mens prepare le succes.

 

C'est de Paudace dans les conceptions politiques, c'est de 1'ensemble dans les mesures, c'est de la promptitude dans les moyens d'execution, que depend la diplomatic nouvelle d'un peuple qui nait & la liberte.

 

Again, a direct attack on the Girondins, especially in the characteristic phrase, “the paralysis of honesty.”

 

Le ministere de la marine enray6 longtemps dans les operations par une probite paralytique, et par des sous-ordres inexperimentes ou sus- pects, n'ayant donne" ni protection au commerce, ni defense pour noa c6tes, ni moyens au succfes de la course, ni activite aux grand armemena dans noa ports, ni approvisionnemens suivis pour les flottea, reprend sous TUL ministre nouveau son activity nous promet one defense et una marine. . . .

 

Here again is a half-concession to the Girondins, which was part of the policy I have spoken of in the text.

 

Le conseil ex^cutif en sent lui-mme la n6cessite: et nous lui devons la justice de dire, que ne se dissimulant pas cette caducit^politique, amende par les circonstances, par des dSnonciations muitipkees, et par la presqu'impossibilite de tenir r^gulifcrement le gouvernail an milieu de la tempte; le conseil ex^cutaf desire et sollicite le renouvellement du ministere. . . .

 

DE I/ETAT MILITAIEE.

 

Presses entre la n6cessit6 de pourvoir sans delai aux besoins dei armies, et I'lmpossibilite* d'approf ondir en si peu de temps des plans ge'ne'raux, nous avous recherch d'abord des armes. . . .

 

Des arrSte’s du comitd ont ordonne* 1'envoi des commissaires pour dSnombrer subitement les armes et les canons qui se trouvaient dans les fabriques et les manufactures nationales, et pour les f aire transporter aux armies et dans les dSpartemens les plus ddnue"s de ce genre de secours. Saint-Etienne, Ruel, Mont-C6nis, Indret, Toulouse, Lyon, Cltarleville, Sedan, Maubeuge, ont recu des ordres pressants sur set objet. ...

 

Divers arrSte’s ont ordonn^ le transport de vieilles armes qui se trouvent dans diverses fabriques ou arsenauz, pour les faire raccomoder dans les diverses villes dont la population offrait des ouvriers, efcsurtout dans les d^partemens limotrophes des pays r6volte"s. . . .

 

Les ministres et les assemblies nationales ont mis trop peu d'im- portance I la manufacture de Saint-Etienne, depuis le commencement de la revolution.

 

Les ouvriers brulaient du de"sir de travailler pour la rdpublique, mais le prix de Tarme ayant toujours && fixe au-dessous des de'bourse’s du fabricant, ils ont travaille 1 pour les corps administratif s, dont la con- currence a augment^ la valeur. Le fer et le salarie de Pouvrier sont augmentes de prix.

 

Des commissaires du pouvoir ex^cutif viennent de reque*rir tous les f abricans de porter a la commission de verification, toutes les armes qui eont en leur pouvoir, pour toe expSdier pour Bayonne, Perpignan, et Toui’s. Les livraisons se font chaque jour.

 

Les commissaires s^occupent de redonner la plus grande activit^ ^ la manufacture d'armes de Saint-Etienne, qui seconded par le patriotisme des ouvriers et de la municipality portera la fabrication & quatre ou cinq cents fusils ou pistolets par jour.

 

n 7 a & Tulle un grand nombre d'armes & r^parer, le comite* en a fait distribuer & plusieurs d^partemens mdridionaux; le ministre de la marine donne de Pactivit6 & la manufacture de Tulle, pour armer nos marins Dans ce moment, le commissaire Bouillet, envoy6 par le con- seil ex^cutif, est a Tulle, pour accelerer la fabrication des armes necs- saires a la marine, et pour connaitre Pe*tat des vieilles armea gu'on a entasa^s dans ce ddpdt. . . .

 

The following passages indicate the motives of what was to be the Terror, a system based, of course, upon the necessity for commissariat.

 

 

 

VIVEES.

 

Les vivres sont aussi nScessaires que les armes; on se plaint dans quelques arme'es organisees trop lentement, ou improvises trop & la hate, pour que tout ce qui leur 6tait n^cessaire fit prepare", et ces plaintes sont justes; nous accdlerons Papprovisionnement des armies, autant qu'il est en nous, par le ministre et les administrations qui en dependent. La latitude des pouyoirs donnes , vos comites, pent sup- plier la faiblesse du mimstere de la guerre Pinsuffisance de ses agens, et la malveillance ou la torpeur de ses regies. II est cependant des obstacles prouve*s par les rgisseurs et par leurs agens, & cause des craintes propage"es sur le manque de subsistances, et le comite s'est occup6 de faire cesser ces obstacles.

 

L'administration charge'e de Papprovisionnement des places de guerre a pr^sente au comite des etats de situation rassurante sur Pap- provisionnement des places les plus menacdes: il jui a montre* les dispositions generales prises pour les fouraitures de subsistances dans toutes les divisions. II en rdsulte que lea ^vfenemens imprdvus de la Belgique, en ramenant subitement 1'ennemi BUT nos fronti&res, ont contran^ des calculs et nous ont pnv des approvisionnements faits d'apres un autre systeme; mais le comitd presse les directeurs de pourvoir aux approvisionnements, et avertit sans cesse le ministre des autres besoins des armees, h. mesure que ces besoins se demontrent ou que les plaintes nous parviennent. Un cliangement dans cette administration, dont vous nous avez renvoy6 Pezamen, merite toute notre sollicitude, et se trouve tre la suite inevitable des change- ments perpetuels dans le mimstere de la guerre; cliangement qui entraine celui de ses principes et de ses moyens.[1]

 

Le par tie de rhabillement et de I'^quipement, qui a coute" tant de tresors a la nation, a e*te mal fourme, mal admmistre'e, et pille'e dana la Belgique avec autant d'inipudeur que de trahison.

 

Les fourmsseurs, plus avares que patriotes, ont distribue* a toutes les armies des e'toffes de mauvaise qualite". Un force de prodigalite' nationale payait les habits & 1'avance agioteuse qui les fournissait, et le soldat, an milieu des fatigues et des perils de la guerre, 6tait sans habits ou en portrait qui n'dtaient pas de long usage.

 

Ces jours dermers il a de'fil^ devant vous un d^tachement de braves Boldats du regiment ci-devant Conti, qui allait vers les d^partemens rdvolt^s. On n'aurait pas pr&ente* au plus petit prince d'Allemagne, ou au plus pauvre de 1'Italie, des troupes aussi mal vetues; elles ont paru devant les repre*sentans d'une nation qni d^pense pour la guerre, chaque mois, plus de millions que plusieurs rois de 1'Europe n'ont de revenu dans un an. . . .

 

L'anne'e des Ardennes, rdunie i celle du Nord, se forme sous les regards de commissaires actifs, et les recrues 7 abondent k un point que votre comite* a cru devoir les faire refluer vers 1'arm^e du Nord.

 

The next allusion is interesting as showing us the appreciation of what was to be the reinforcement of the army of Sambre-et-Meuse.

 

L'arme'e de la Moselle a pris des positions avantageuses. Bunie a celle du Bhin, elles annoncent que Mayence pourra devemr le tombeau des hordes prussiennes. L'espnt est bon dans cette arme'e, distingue'e par la discipline, et les recrues s'y encadrent tous les jours.

 

On s'occupe ^ faire camper et exercer Tarm^e des Alpes, dont le recrutement est entifcrement effectue. On fortifie tous les points de defense, et on augmente* la garmson des places. Les recrues nombreusea qui y sont arrive'es ont fourni un exc^dant de vingt-un mille hommes; vous avez dispos de huit mille contre les departemens r^voltds. Les treize mille restans renforceront 1'arm^e d'ltalie, diminue'e pour servir a la defense de la Corse, formeront une reserve ou renforceront I'arm^e des Pyrne*es orientales.

 

Le d^partement du Mont-Blaic s'est empress^ d'organiser plusieurs bataillons et de prouver ainsi son attachement b la B4publique; ils r^clament des armes, et nous esp6rons qu'avec des moyens mis dej^ en activit^ ils seront bientdt arm^s.

 

La r^volte de Thonnes est appraised et les coupables jug^s. C'6tait la m^che d'une mine pr6pare"e sous le Mont-Blanc, et dont Pexplosion &ait combinte avec la prochame attaque des Pi^montais et dea Autnchiens.

 

L J arm4e d'ltalie se prepare i d^f endre ce que la valeur et la liberte* ont conquis ^ Nice. Mais des agitateurs y ont caus de la fermentation! comme dans I'arme'e des Alpes; ils y tenaient des propos injurieux a la Convention nationals; ils y parlaient de royaute, et se servaient du moyen de la paye en assignats pour alterer le bon esprit des troupes; des alarmes ont e"t jetties sur les subsistances, dont le comite* s'occupe dans ce moment.

 

Le gdne"ral de I'arme'e d'ltalie a pris les moyens propres a d&ouvrir les agitateurs et a les fane conduire an tribunal extraordinaire.

 

L'arm6e des Pyrenees a ete la plus ndglige" et la plus mal pourvue en armes et en munitions, et c'est centre les troupes les plus f roces et les plus fanatiques qu'elles doivent d4fendre les plus belles contre"es de la Itepublique.

 

Aussi nous sommes accable"s tous les jours par des relations mal- heureuses qui ne sont que el triste r&ultat de la negligence de deux anciens mimstres de la guerre qui n'ont jamais su penser qu'il exist&t une armee des Pyrenees. . . .

 

The whole of the above is an interesting example of the detailed methods of the Committee, with its reiteration against the Girondin management of the war. It continues in much the same spirit.

 

Du c6te* de 1'Ocean, la trahison de quelque chef des Miquelets et la d'une partie du regiment vingibifcme ont Iivr4 un point de la frontiere. Une terreur panique produite par le mot de trahison et par des malveillans semes dans les petita camps form6s sur Pextreme frontiere, a d6sorganis6 le peu de force qui y 6taient arrivdes, a de- courag^ ceux qui y accouraient et force d'abandonner Andaye et tout le pays qui se trouve entre la riviere de Nivelle et la frontiere pour ne former qu'un seul camp a Bidarre.

 

La discipline a retablir, le courage a relever, 6taient les premiera besoms de cette armee.

 

Nos commissaires se sont vus forces d'4tablir provisoirement un r^glement severe de discipline. Ils nous disent que 1'ennemi abat partout Tarbre de la liberte", fait les incursions sur lea maisons des patriotes dans la partie franfaise abandonnee; mais les habitans des campagnes ont le couragede ne pas obeir aux requisitions du general

 

 

 

II parait qu'il n'est fort que de notre faiblesse, et que si des aecoura d'armes et d'artillerie sont ported a nos fr^res, notre territoire sera bientdt 6vacui Le commandement de Bayonne est confi^ au patnote Courpon, et la citadelle de Saint-Espiit est defer due par des r^publi- cains. Vingt canons et quatre compagnies des canonmers de Paris y ont e*t envoy^s en poste, et doivent avoir secouru cette frontiere le 14 de ce mois; le camp de Bidarre se forme avec succea.

 

La division de Farmed des Pyr^aeea en deux grands parties, nous donnera plus de force pour une defense active au besoin: la terre y prodmt des bataillons d'hommes libres; nous leur devons des secouw abondans, car ils ont e"te oublie’s jusqu'a present. On eut dit, en voyant Tetat de ces frontiferes, que le complot ftait prlt, que la force devait envahir le Nord, tandis que la perfidie et Tindef ense livreraient le Midi. Mais I'intrepidite* et Penthousiasme des M&idionaux pour la liberte", est un obstacle invincible au succes des negligences minist&ielles, des trahisons int&ieures, et des succes que le perfide Pitt a promise a PEspagne. Le camp se forme devant Bayonne et il a repris du terrain du c6te d'Andaye; Pannee reprend Pattitude qui convient a dea phalanges nSpubhcaines, et Tartillerie commence a y arriver avec des provisions.

 

L'affaire de la Yendee n'a ^t^ envisag^e trop longtemps que comme une affaire de police, ou une querelle 61evde dans un coin d'un departe- ment.

 

There follows a further indictment based upon a special case.

 

L'armde des c6tes n'a jamais existe"; Tetat-major n'avait pas mtoe ^t^ forme; quelques chefs militaires avaient 6t^ envoy^s avec de faiblea moyens et de simples requisitions. On avait donne* des ordres pour que des cadres y fussent transposes; ils ont ete arrStds dans leur marche par la crainte ou 1'impuissance momentan^e que nous avait donn^ la trahison de Dumouriez. Des recrues y ont ete* rassemble*es, sans y trouver ni cadres, m armes, ni un nombre suffisant d'of&ciers

 

 

 

Voil^i 1'etat ou se tronvaient les armies au 10 mai, ^poque a laquelle le comitd a demands' inutilement la parole. . . .

 

Then a summary, the detail of which is well worth following.

 

VOIOI LE DERNIER ilTAT.

 

II arrive des troupes k Bayonne ainsi que des canons. Le camp qui 6tait a Bidard entre Bayonne et Saint-Jean de Luz a e*te" porte*, depuis vendredi, entre Saint-Jean de Luz et Andaye.

 

L'arme*e des Pyr4ne*es orientales qu r on esp&ait, au moyen des recrute- mens, mettre en ^tat de contenir au moins PEspagnol, a essuye" presque cons^cutivement deux 6ehecs qui compromettent la suret6 de cette partie de la fronti^re. Oette dfaite n'est due qu^a la gendarmerie nationale; maia un exemple prompt et severe mettra un terme a cette llcbetd ou k cette trahison.

 

Aux Alpes nous venons d^tre menace’s d'une attaque tres prochaine exlcute'e par des forces tres considerables, surtout dans la partie du Var, d^bouche* par leqnel Tennemi pent menacer aussi Marseille et Toulon. Le comite* de saint public a du prendre la seule mesure qui 4tait en eon pouvoir; il a ordonn^ an general Kellerman, le seul qui ent une connaissance suffisante des points de defense et de nos moyens militaires dans cette partie, de s'y rendre avec la plus grande diligence, afin de prvenir, s'il est possible, les malhenrs qne le moindre retard ponrrait amener. Le ge*ne"ral de 1'armee d'ltalie a parn cramdre que la cour de Naples ne vienne renf orcer la coalition dans le midi Mais le mimstre des affaires trangeres vient de commnmquer des depeches qui d&ruisent ces nonvelles.

 

Kellerman s'est fait prc6der par un conrrier extraordinaire qui a porte* a ses lieutenans les ordres preparatoires des operations auxquelles Tennemi pent le forcer. Ce g^nfral, investi de votre confiance et de celle des troupes, ne pouvait toe remplace. On vous avait annoncS d'abord qu'il se rendrait dans la Vendee; mois les avantages remporte’s un instant sur les ^volte’s, et la certitude de la prochaine arrived de Biron dans les dpartemens revoltes, ont du faire changer la premiere destination de Kellerman. L'armee d'ltalie a des subsistances assurees pour quelque temps. On a pris des mesures pour la mettre a Pabri de la disette.

 

Au Khin, une action qui n'a servi qn'a la destruction des homines, sans avancer les affaires d'aucun parti, y laisse les choses & peu pres dans la meme situation qu'auparavant, avec cette difference, que le changement de gne*ral qui a et6 en partie force, pent influer sur nos Bucces. II est bon d'observer que nos armies dans cette partie se trouvent avoir en tte des forces les plus manceuvri&res, et commandoes par les g6nraux les plus accrSdites de r Europe.

 

Nos g^n^raux, an contraire, port^s an commandement pour la premiere fois, ne peuvent avoir la m6me habitude et les memes avan- tages qne ceux auxquels les grands mouvemens de guerre sont familiers. Les approvisionnemens dans cette partie et les subsistances sont bien assures.

 

Dans le Nord, notre situation est tres alarmante, et la Convention doit connaitre tons ces manx; elle a besom d'etre instruite par le mal- heur, et de sentir les tristes effets de ses divisions.

 

Notre arme*e, repoussde entre Oombrai et Bouchain, quittant eon camp de Famars pour prendre plus loin celm de Coefar, abandonnant & lenrs propres forces Cond6 et Valenciennes, perdant ses communications avec Douay et Lille d'un cdte, et de 1'autre avec Maubeuge el le Quesnoy, est exposee a de nouveaux revers, si la presence dn g6neral Custine, qui a du y arriver le 25, ne lui rend pas la discipline qui lui manque et la confiance sans laquelle il n'est point des ucces a obtenir dans la guerre.

 

Si les efforts de ce gne*ral ne sont pas promptement seconded par 1'union dee representans du peuple, la Convention doit s'attendre & tomber dans une situation plus embarrassante qu'au moment ou, pendant la derniere campagne, les esclaves allemands entraient en Cham- pagne, et menagaient Pans et la kbertS Alors d'heureux hasards, ou plutdt cette destined qui semble conduire la France, ont disparaltre dea dangers aussi imminens; mais doit-on compter sur nne nouvelle f aveur de Paveugle fortune? ne devons-nous pas craindre une nouvelle in- vasion, et pouvons-nous nous flatter quetoutes nos villes imiteront le ggnereux devouement de celle de Maubeuge, qui nous e*crit le 26 de ce mois: I C1 on bat la gene*rale dans cet instant: on a envoye* une partie de notre garmson dans la Vendee; nous restons; nous dejouerons nos ennemis exterieurs et interieurs, ou nous mourrons libres. La ville sautera si nos murs abattus permettent & I'ennemi de souiller notre enceinte."

 

Quant aux besoins de cette armee du Nord, peut-tre croira-t-on difficilement que, malgr6 toutes nos depenses, la demande qui vient d'etre faite au comite", qui a e*t arrte*e par le commissaire général de Parm^e du Nord, et vise'e par les commissaires de la Convention, monte i la somme de 49 millions.

 

L'armee qui doit aneantir les revolt6s s' organise; il arrive un grand nombre de bataillons a Tours \ les postes de la rive droite de la Loire ee renforcent, et 1'on fait denier des troupes en poste. Si les rebelles menagent cette rive, ils sont hors d'e*tat d'exe" cuter ce project; leurs forces ce divisent, mais ils rentrent dans les pays converts, Les princi- paux chefs des re" volte’s sont subordonne’s aux pr^tres; c'est une ve'ri- table croisade; mais les habitans des campagnes commencent a se lasser de cette horrible guerre, et murmurent.

 

D'un autre c6t^, on nous e"crit qu'il est parti, depuis notre dernier Bucces, un courier de BruxeUes a Londres, pour engager le cabinet de Saint-James & accele'rer un armament tendant & porter sur les odtes de Bretagne des troupes, des armes, des munitions, et a vomir sur nos rivages un corps considerable d^migrls de Jersey et Guernsey.

 

Le transfuge Cond^ a envoy6 a Jersey tous les e'migre’s bretons pour dtre de'pose’s sur nos cotes et y seconder un des rejetons de la famille de nos tyrans.

 

On se plaignait presque partout des commissairea des guerres ce corps essentiel des armies va tre chang^, amdliord sur de nouvelles bases et ^pure par des choix patriotiques.

 

Quant a la suppression de la paie en numeraire, toutes les armies de la République Font re^ue sans peine; ils sacrifient a chaque instant leur vie a la libert^, comment s'occuperaient-il d'int4rts p^cuniaires? mais aussi ils ont droit ^i plus de surveillance pour les approvisione- mens et pour les subsistances. Quelques compagnies de 1'arm^e d j Jtalie settlement ont montr^ de la resistance; mais les agitateura seront dejou^s par la surveillance qui y a e*te ^tabhe, et par les soins de voa commissaires.

 

Dans le choix des officienrs g&ieraux, nous avons dii quelquefois obe"ir aux defiances populaires et aux d^nonciations individuelles; mais c'est la un des maux attaches & la revolution, qui use beaucoup d'hommes, qui en eloigne un plus grand nombre, et qui prdsente plus d'accusations que de ressources. Sans doute apres les odieuses trahisons qui ont afflige et qui affligent encore la re"publique et disorganise deux fois les armees, on peut, on doit meme devenir defiant et soup9onneux; mais la hgne qui se"pare la defiance et la calomnie, est trop facile a de- passer; est si la de"nonciation juste est une action civique, Taccusation int6resse*e est la honte de nos mceurs et la ressource de la haine. . .

 

Le comite", pour ne rien negliger dans cette terrible partie de la guerre, a mterrog^ des militaires instruits; il s'est environne de leur experience pour f aire un plan de guerre auquel se rattacheraient des plans de campagne pour chacune des armies. Jusqu'a present la guerre de la liberte" a et6 faite sans plans, sans suite, sans prdvoyance me*me; il est plus que temps de tracer les limites dans les lesquelles la guerre sera soutenue, dans quelle partie elle sera defensive, dans quelle autre elle sera offensive assigner & chaque arm^e la portion de frontieres qu'elle a & d^fendre, les points des ennenus qu'elle doit attaquer ou couvrir.

 

In what follows regarding the Navy, we see the attempt of the Committee, which we know was foredoomed to failure, but which was a fine one, to meet the English Power. The “error,” as English critics have called it, of rapidly putting in new officers was an unfortunate necessity,

 

DE LA MAEINE.

 

Ici nous devons accuser ce systeme perfide de Bertrand et de sea eemblables, qui, depuis plusieurs anne'es, semblait prdparer, de concert avec FAngleterre, l’abaissement de la France, et assurer & nos plus constans ennemis 1'empire des mers. . . . O'est par la reunion des forces navales, que nos ennemis ont espe're' d'attaquer plus surement notre independance, et de nous dieter de loia. Quoique par cette coalition Ton ait tent6 aveuglement de f aire passer la balance du pouvoir a une nation maritime, dej*2t trop puissante pour Pinteret du continent; . . . quoique, par la disorganisation passagere de notre marine, par le denuement de nos ports, par le ralentissement des travaux, on ait esperd de changer la destin6e de la republique francaise, ne craignona pas que Ton parvienne ^t faire r^trograder la plus belle des revolutions.

 

La surveillance constante du comite*, le zele du mimstre, et le devouement de Tarmee navale qui se forme, feront oublier tant da trahisons ou d negligences, mais les moyen ne peuvent Itre que lenta.

 

Des expeditions hardies, et confines a des homines courageux sont prepares; lea plaintes du commerce ont ete enfin entendues d'apre^s le dernier rapport du mmistre, le cabotage va 6tre protege dans TOcean par 34 canonmeres, 12 corvettes, 18 lougres, cutters ou avisos, et dans la Mediterrane'e, par 18 corvettes, ou cannonieres et 5 avisos, ind6- pendamment des frigates dont il est inutile de faire connaltre le nombre et les stations, sans tratir les intents de la defense de la republique. ...

 

II existe beaucoup d'officers capables; Pabaissement desvains pr- jugds qui separaient 1'arm^e commeraale de Parm^e navale, nous assure des ressources, mais il faut les surveiller et punir s^verement la de*s- obeissance ou la malversation; avant de choisir les officiers, examen et impartialite; apres le choix, confiance entiere, mais responsabilitd im- p^neuse. Le secret accompagnera nos operations, si les inquietudes du commercant ou les soup9ons du zele patriotique ne viennent pas les alt&er ou les contrarier; les corps civils nedoiventpas s'immiscer dans le secret des operations navales,ou bien nos ennemis le sauront bientfit, et nous vamcrons sans nous laisser sortir de nos ports.

 

Le comite* s'occupe des lois r^pressives que la discipline navale reclame avec plus d'inter^t que jamais. Une grande force s'organise dans les ports de la Me*diterrane"e, qui par notre position, doit Stre le canal de navigation du commerce français. . . .

 

On s'occupe des moyens les plus propres , retirer les colonies de Tdtat malheureur oti elles se trouvent, depuis qu'une cour perfide voulait faire la centre-revolution en France, par les malheurs de TAmerique; et si, i c6t6 de nous, des Franqais veulent se rappeler qu'ils descendant de Guillaume, tous les calculs de la politique inau- laire pourront toe deranges.

 

Le comite ne peut vous offrir aucun resultat preci? et detaiHe dans ce moment , il serait mtoe impolitique de la publier. Mais tout se prepare, et quique les forces de la republique soient trfes inferieures 4 celles des ennemis coaliaes, le patriotisme les dirigera de maniere & rappeler le courage des filibusters, et les exploits des Bart et des Dugay- TrouiiL . . ,

 

In foreign affiairs we have the Dantonesque idea of pitting the Powers against one another, which, unfortunately for France, fanatics who were in power later abandoned. The remark on the impolitic nature of the decree of the igth of December should be specially noted: it comes direct from Danton.

 

DES AFFAIRES fiTRANGi&RES,

 

. . . Le ministers anglais est force*, malgr son influence et son orgueil avare, de voir Dantzick passer au pouvoir de la Prusse, sans reclamation; de voir la Pologne, se partager sans sa participation; et de se compromettre vis-&-vis la morale et 1'esprit public de la nation anglaise. Aussi Tmtngant Pitt, qui ne pent se dissimuler que le ministre qui fait la guerre, traite rarement de la paix, sourtout chez nne nation eclaire*e et trompde sur cette guerre par Pastuce profonde de son gou- vernement, ne cesse d'invoquer sans cesse aupres de la ligne, la cause g6n6rale des cours. . . .

 

Le comite a cherche" & reserrer le lien qui attache deja, par les relations commerciales, le peuple suiase et le peuple f ranais et 1'ambassadeur que la Suisse a re$u suit constamment le voeu t^moigne* par la Convention nationale, de s'allier avecles gouvernemens justes et les peuples libres.

 

Nous apprenons que les peuples neutres et amis regoivent avec reconnaisance le d^cret du 1 5 avril, qui eut servi plus utilement la liberte*, s'il eut e'te' d'une date plus reculde, et si le decret impohtique du 19 d^cembre n'eut pas donne* un nouveau pretexte & la perfidie des cours toangeres.

 

Ce d6cret par lequel vous aviez declare" que la France ne soufErirait jamais qu'aticune puissance semel&t de sa constitution et de son gouverne- ment, et qu'a son tour, elle ne s'immiscerait en rien sur les autres gouvernemens; ce decret a augment^ subitement le nombre de nos partisans dans la Suisse; et le t^moignage d'un peuple simple et libre a son prix aupres des rdpublicains.

 

Des negotiations d'alhance ne sont plus des chimeres pour la France libre. II est des puissances qui ont send que Pel^vation ou la ruine d'une nation int^ressent toutes les autres et que celles meme qui sont le plus ^loigne'es du th&itre de la guerre, sont souvent les victimes de leur moderation ou de leur indifference. II est des allies pour leur propre slirete\ peuvent soutenir nos int^rSts, avec autant de chaleur que de bonne foi. II est d'autres alliances que la politique doit vous assurer, et d'autres qui seront dues en grandes partie a votre e"tat r^publicain; votre commerce ne peut que s'en f 61iciter.

 

L'ltalie voit avec interet le signe de la République arbore 1 dans sea villes, si j'excepte les villes gouvern^es encore par un pretre et par la maison d'Autriche. . . .

 

Nous apprenons que la Russie a fait faire a la Porte la demande officielle du passage d'une flotte, mena^ant de regarder le refus qu'on pourrait lui en faire comme une declaration de guerre. La re"ponse a 4t4 dilatoire et sera negative; les usurpations de la Russie trouveront enfin des bornes. O'est a k politique europ^enne & aider le maitre des Dardanelles a les poser. . . .

 

"One suite de coalisation faite centre la France, avit jete'des obstacles & l'arrive*e des chebecs & Alger. On voulait encore vous aligner cette puissance, amie de la Rdpublique; mais nous recevons la nouvelle que le dey a re$u, avec le plus vif int6r6t, les deux chebecs que la Edpublique lui a renvoyes, et qu'il, a tdmoigne les dispositions les plus f avorables a la France. . . .

 

There follows the French criticism of the Alien Bill

 

Un bill unfame, qui insulte a lliumanite et aux droits des nations, a et6 promulgu4 par le gouvernement anglais, et traduit en espagnol i Madrid et dans les villes aus&itiques, par les intrigues de I'ambassadeur anglais. Oe bill, dont la haine pour la convention a dicte les clauses Horribles centre les Francais, vous portera sans doute a user du droit de represaiHes. Le comite" vous fera un rapport sur cet objet, ainsi que sur les diverses mesures a prendre contre la gouvernement anglais. Des agens nombreux sont dsssemin^s dans 1' Europe, pour connaitre les complots de nos ennemis au dedans et au dehors, et pour s'assurer des vdritables amis de la r^publique.

 

II re’sulte enfin, de toutes nos relations, que Dumouriez et see aides-de-camp, chassis du Stoutgard, n'ont pas recu un meilleur accueil a Yursbourg, par ordre de I'&ectuer, quoiuqe ^veque. Ainsi, les traitres ne trouvent pas d'asyle mtoe chez les despotes qui ils se eacrifient.

 

Matters concerning the Interior are comparatively vague, for here the Committee wished to compromise with the Gironde; but they are strong against civil war.

 

DE L'lNTfiEIEUB.

 

. . . Quant aux approvisionnemens des armies et de la marine, les commissairea dprouvent des obstacles, en ne pouvant, d'apr^s le dernier decret, acheter que dans les marches.

 

Le comit^ s'est occupe ensuite de sonder la plaie et de connaitre la source de toutes les agitations qui tourmentent la r^publique.

 

Ici des vdrite’s doivent nous toe d6clare"es; car, vous Ites sur le bord d'un abyme profond, et la Convention Nationale, au milieu de ses divisions, a oublid qu'elle marcbait entre deux ^cueib, et qu'elle dtait conduite par Taveugle anarchie.

 

D'un c6t6, 1'execrable plan de la guerre civile, seconde* par T Anglais, et sans doute dirigee de Londres, de Rome et par des agens correspon- dans k Paris, dtandait ses ramifications sur toute la France, et principale- ment dans les pays qui &aient, dupis la revolution, infests de f anatisme, ou qui avaient e'te' le theatre des troubles fanatiques et des complots contre-r^volutionnaires.

 

D'un autre c6te, une alarme générale s'est repandue parmi lea pro- pri&aires d'un territoire de vingt-sept mil le lieuea qnarrees, et ces craintes ont eu pour base des motions exager^es,ades journaux feuil- lantiBes et des propoa sauguinaires; le m^contentement ne de noa discussions personnellea a aUe"r6 la confiance, maia vous 6tes neces- saires: lea anstocrates, redoutant les passions des patriotes, ont excite les homines 6nergiques centre les moderns auxquels ils se rattachent aourdement; ils ont prepare* des mouvemens contraires. . . .

 

Marseille, Bordeaux, Lyon, Rouen, prenez garde, la liberte* YOUB observe BUT votre marche dans la revolution; elle ne VOUB croira jamais contraire a sea vues; mais craignez d'etre stationnaires dans le mouve- ment de 1' opinion publique; crasez avec nous les rvolte*s, les anar- chistes et les brigands; mais aussi craignez le moderantisme et lea intrigues de Taristocratie qui veut vous effrayer BUT les propridtes et sur le commerce, pour voua redonner des nobles, des prStres et un roi. . . .

 

Au moment oft le comite* a te forme 1 , presque partont les adminis- trations trop faibles ou trop au dessous des circonstances se ressentaient de 1'influence menrtriere des passions particulieres qui j correspon- daient. . . .

 

A Lyon, Paristocratie a un foyer plus profond qu'on ne peut le penser; elle est secondee par l^goisme et Pmdifference. . . .

 

Mais les campagnes et les villes de department de Bhdne et Loire, surtout Villefranche, presente un autre esprit, et la surtout paraissent ces signes heureux, la sont entendues cea acclamationa dnergiquea qui caractdrisent le patriotisme.

 

A Marseille ou tout annonce 1'ardeur républicaine, a Marseille oil Ton voit presque a chaque pas un arbre de la liberte ou une inscription civique, a Marseille ou le pain, 6gal pour tout et de mauvaise quality se vend sept sols la livre, cette calamite est support^e sans murmurer, ou Ton entend des plaintes contre les traitres, lea ^goistes, les intrigans; oii les seuls malheuri dont on soit afflige sont ceux qui frappent la E^publique entifere, Marseille a 6prouv^ des convulsions violentes; mais si la repression de quelques exc^s de la demagogic a fait cramdre ^ de bons citoyens que le moderantiflme ne prvalut, le républicanisme n'en triomphera pas moms des passions individueU.es. Croyons que cette grande cite ne d^generera pas de aa renomme'e.

 

Nous avons a gdmir sur des excda commis a Avignon et a Aix; ce qui e'est passe d'irr^gulier & Toulon, relativement aux officiers de la marine, vous sera rapporte" quand le comit4 aura fait le travail de cette partie.

 

Le meilleur esprit r^gne dans ce moment a Perpignan; la vieille antipathic nationale contre 1'Espagnol, y r^chauff^ 1'esprit rlpublicain que le d^partement des Pyrn6ea orientales avait deja montr6 avectant d'6nergie le 21 Juin 1791.

 

Bayonne se rattache aux bons principes. Les trahisone lui ont donne* de l'nergie; mais si cette place est dans ce moment menace de pres par 1'ennemi, le zele des republicains me'ridionaux la d6fendra centre les ennemis du dedans et du dehors.

 

Bordeaux ne cesse de fournir a la liberty et a ses armees des tr^sois et des soldats; elle va defendre en meme temps les Pyre'ne'es et les Deux-Sevres.

 

Les intentions manifestoes a Nantes ne se ressentent pas assez de Penthousiasme civique qui doit animer dans ce moment tous les citoyens. Ses moyens auraient pu etre plus efficaces; il y a du rn.6contentem.ent et des craintes sur les effets des divisions intestines.

 

A Orleans, 1'esprit public s'ameliore, depuis que Paristocratie a e"te frappe'e par la loi reVolutionnaire; mais cette ville a le droit d'obtenir que les procedures faites par les commissaires soient bientot juge"es, les coupables punis et les bons citoyens rassure’s,

 

Dans le d^partement de 1'Allier, une correspondance intercepted a fait decouvrir des traines contre la liberte*, elles taient ourdies par des pr&tres d6porte"s, de concert avec leurs agens a Moulins. Les corps administratif s, qui vivent dans la plus heureuse harmonie, ont mis en lieu de suretd les ci-devant que leur conduite avait rendus suspects et lea 7 font garder avec soin et humanite", jusqu'k ce que la Republique n'ait plus rien a craindre de ses ennemis intirieurs et de ces enf ans denatures. Le peuple a partout applaudi a cette 4nergie de ses magistrats, et il les a secourus, parce que le peuple veut franchement la libert^.

 

A Roanne, le moddrantisme est r6duit en syateme, et dans la crise ou nous sommes, cette apathie politique est le plus grand fle'au de la H6publique, qui ne peut s^tablir que par le developpement de toute I'&iergie nationale.

 

A Tain, dans le de'partement de la Drdme, des patriotes, que nMtaient qu'ais^s dans leur fortune (le patriotisme ee trouve rarement avec la fortune), se sont cotis^s, et, de concert avec le Maire, ont fait, eans y 6tre contraints par la loi, mais par amour pour la patrie, une cotisation, dont le produit a e^e employ^ h, fournir du pain & un prix modere*, pour les citoyens peu fortune’s. O'est ainsi que dans les pro- vinces meridionales, les moeurs et riiumanit^ font plus que les lois et le coeur des riches dans les grandes cites. . . .

 

A Tours, Tadministration d j lndre et Loire, apprenant que les ennemis 4taient h, Loudun, et marchaient ^ Ohinon, a pris la resolution, par un mouvement civique et spontan^, de se transporter toute entiere au milieu des dangers qui les menacaient, et decides & s'ensevelir sous lea mines de la ville, plutft que de se rendre. Une commission y est reatee. Loudun a demeur^ sans defence. Quelques aristocrates en ont 6te* heureusement chassis.

 

Poitiers, trop influence* par des fanatiques et par des homines de l’ancien regime, peut donner des esp^rances aux rdvoltfis, et deji Tad- mmistration nous a fait craindre le rtsultat du mauvais esprit d'uno partie de ses habitans, malgr P^nergie connue des patriotes qu'elle renferxne.

 

Paris qu'on accuse sans cesse, qu'on agite presque toujours, tantdt par des crimes, tantot par des intrigues, tantot par des passions person- nelles, tant6t par des intents secrets et 4 1 rangers, et plus souvent encore par Faction prolonged ou 1'exaltation dea passions reVolutionnaires; Paris, receptacle de taut d'e*trangers, de tant de conspirateurs, doit attirer voe regards.

 

The following passage on the Commune of Paris is noteworthy for its non-committal character, in keeping with the attempt to get rid of the Gironde, if possible, without an insurrection.

 

Vous devez contenir le conaeil gne*ral de la commune de Paris dans lea limites que Turrite* et I'lndivisibilite de la Ke*publique exigent et que la loi lui present. C'est a vous qu'il appartient seul de dominer toutes les ambitions politiques, de de*truire toutes les usurpations legislatives; c'est a vous de r^pondre a la France du dp6t de pouvoir qui vous a M religieueement confie'.

 

Vous devez aviser aux movemens indgaux et anarchiques que dea intrigans font passer dans plusieurs sections peuplees de bons citoyens, et aux mouvemens aristocratiques qu'on pourrait cependant leur com- muniquer.

 

Vous devez surveiller 6galement le moderantisme qui paralyse tout et prepare la perte de la liberte*, et les exces le la demagogic dont lea Emigres et les ambitieux, d^guise’s parmi nous, tiennent le secret et le prix journalier.

 

L'esprit des habitans de Paris eat bon, malgr^ les vices de I'^goisme, de Pavarice et de Papathie d'un certain nombre de ses tabitans. L'amour de la Iibert6, qu'on a voulu tant de f ois y neutraliser, sort victorious de toutes les epreuves; et nous pensons que Paris n'appartiendra jamais qua' la libert^; Paris qui a ddtruit le trone, ne souffrira pas qu'aucune autorite usurpe le pouvoir national, qui est la proprie'te de tous, et qui est le veritable lieu de tous les dpartemens.

 

Malgr4 toutes les intrigues par lesquelles on a cherche a emp^cher Paris de prononcer son patriotisme en merchant centre les revolt^s, chaque section a fourni ou s'occupe de fournir son contingent pour for- mer douze ou quatorze bataillons de mille honunes. . . .

 

I quote certain portions which show the fear of the Committee, so often justified, with regard to foreign intrigue.

 

FINANCES.

 

H a agiote" le numeraire pour avilir rassignat; il a fait hauaaer lea changes, par sea operations a la bourse.

 

DISSENTIONS CIVILES.

 

II a aliment^ le f anatisme de la Vendee; il a found dea homines, dea armea et des munitions.[2]

 

EOYALISME.

 

(Test 1'anglais, qui a combing lea regrets et raviv6 lea eapfrancea, par 1'excea du republicanisme qu'il a foment^, par lea motions dea loia agrairea, dont il cherchait ensuite a faire imputer lea projeta a dea patriotea connua. . . .

 

 

 

Celui qui avait achete* Arnold en Ame'rique, a achete* Dumouriez en Europe, et il a du traiter de mme lea militairea qui n'aiment paa la république. . .

 

DE I/ORGANISATION SOOIALE.

 

I/anglais a seme* Peffroi dans Tame des proprie* taires par dea motiona BUT lea partages dea terres, et dans le coeur dea commergans par le pillage des magasina. . .

 

L'anglais a imaging de la bloquer, de 1'affamer, de Pincendier dans see ports, dans ses edifices publics; de dStruire son Industrie; il arm6 tour a tour I'aristocrate centre le patriote, et le patnote centre I'aristocrate; enfin, le peuple centre le peuple, esperant que le spectacle de nos troubles otera au peuple anglais le courage de dtruire chez lui le despotisme royal.

 

PERTE DE PARIS.

 

CPest au cceur que les assassins frappent; c'eet sur les capitales quo les conqudrans dirigent leurs coups. On ne pouvait perdre Paris par les anna’s; ou a voulu perdre Paris par les departemens; on y a seme* dea terreurs pour le ruiner par la fuite des proprtetaires et des riches; on a seme des ide"es de supr6matie, pour s^parer, pour isoler les d^parte- mens de Paris.

 

The danger of civil war and vigorous methods for meeting it are the subject of the passages that follow.

 

 

 

DIVISION DU TERRITOIEK

 

L'anglais enfin a espe*r diviser la France pour la morceler ou la ruiner. Dans son d&ire, il a espe"re de voir une monarcliie impuissante s'&ablir dans le nord, et des r&publiques mis6rables et divise*es se former dans le midi.

 

J'ai d&voile* le gouvernement britannique; il n'est plus a craindre.

 

Dans un tres grand nombre de departemens on a precede a la delusion des personnes notoirement suspectes d'incivasme et soup^on- ne'es d'entretenir des intelligences avec les Emigre’s et les contre- r6volutionnaires. On en accuse g^n^ralement les pretres et les moinea, les Emigre’s rentr^s impun^ment sur notre terntoire, et les correspondant qui les soutenaient de leurs fortunes et de leurs esp&ances.

 

On a du prendre des mesures s^v^res, alors que tous les aristocrates correspondaient a la Vende"e, et que des lettres intercepte'es annon^aient un rassemblement a Nantes.

 

Des arrestations nombreuses ont du etre la suite de ces m^fiancea, de ces trahisons disse'mine'es dans toute la France; I'autorit6, dans les temps de revolution, a plus d'yeui et de bras que d'entrailles; mais le Idgislateur doit a tous les citoyens cette justice exacte qui vient r^gu- lariser les premiers mouvemens et faire statuer sur la liberty mdivi- duelle avec les precautions que les circonstances peuvent admettre. Yous devez abattre 4galement toutes les aristocraties et toutes les tyrannies; vous devez approuver vos commissaires s'llfl ont bien faJt, les bliimer et les punir s'ils out viol^ les droits dea citoyens. Le comite" pense que le comit^ de legislation et de surete* g^n^rale doivent pro- poser mcessamment une loi qui regie le mode de jugement de la legitimite* de cea arrestations, et qui renvoie aux tribunaux les coupables on laissat en re"clusion ceux qui ne sont que notoirement suspects.

 

Les de*partement de PAin voit 1'esprit public se re'tablir parmises habitans.

 

La conspiration qui a delate* dans 1'Oueat semblait se montrer dans les ddpartemena de PArdeche, du Gard, dela Haute Loire et du Cantal; mais les administrateurs et vos commissaires sont parvenus a les re'- pnmer. Ces troubles de la Lozere ont un earacttre plus fort; mais le patnotisme de ce departement et de sea voisins y mettra bientdt un terme.

 

Les tribunaux ont ae" vi contre les coupables; nous avions craint que vos commissaires n'eussent de*pass6 leurs pouvoirs dans le departement de PArd&che, et nous les aurions def^re a votre severe justice pour donner Pexemple de la punition de ceux qu'on affecte d'appeler des proconsuls, pour empScber le bien qu'ils peuvent faire ou en em- poisonner les resultata , mais un decret avait deja mis liors de la loi les coupables complices de Defaillant.

 

La trabison de Dumouriez que tout annonce avoir en des branches tres 6tendus, a e*te un trait de lumiere; elle a frappd es administra- tions et les citoyens d'un coup 61ectrique. Tous nos moyens ont centuple" par cet eVenement destind a les paralyser; mais de tous les maux pre*pare"s insensiblement dans les de*partemens frontieres comme dans le centre, comme au milieu de nous le plus grand, le plus effray- ant par ses progres, est la marche impre'vue des contre-revolutionnaires nobiliares, sacerdotaux et emigres qui, du fond de la Vendee et du Morbihan remontent la Loire, menacent nos rite’s de rint^rieur, et emploient a la fois, des moyens de terreur et de persuasion. . . .

 

Les revolt^s ont plusieurs corps de rassemblement. Le principa qui s'^tait porte* a Thouars, dtait, suivant les uns, de quinze mille euivant la derniere relation envoyde par un de nos commisaaires, il e*tait de vingt & vingt-cinq mille hommes armds, partie de piques, partie de fusils , ils trainent avec eux, treize pieces de canon, selon les uns, et d'apres le dernier success de Thouars, trente pieces d'artillerie.

 

Ils sont commandos par des ci-devant nobles et accompagnes par des prtees; toutes leurs f emmes leur servent d'eapions; ils se battent pour des fiefs et des pneres. Les agriculteurs fanatiques combattent avec fureur et ne pillent pas; ils composent la moitie' de la troupe.

 

Un quart est compose de gardes-chasses, d'e'chappe’s des galferes et de faux sauniers, Ils piUent, devastent, dgorgent, et sont bien dignea de leurs cbef s.

 

L'autre quart est forme d'hommes pusillanimes ou indifferens, que la violence force de marcher, mais qui, a la premiere de"faite des brigands, se retirement, et forment, pour ainsi dire, la propriety du premier occupant. C'est a la liberte de s'en emparer par des succes.

 

II n'y a que les emigres, les, ci-devant, et lea prStres qui voudraient mettre de Pordre dans les rassemblemens, et de laj tactique dans cette guerre. Us paient, les rebelles deux tiers en numeraire.

 

Les chefs connus sont les ci-devant de Leseur, Laroche-Jacquelin, Beauchamp, Langremere, Delbecq, Baudre"-de-Brochin, Debouill6-Loret, un abbe" appe!6 Lariviere. Domenge 1 est colonel-gene'ral de la cavalerie; Demenens et Delbecq commandent Panned catholique-royale.

 

Le comitd a pourvu journellement par des arrete*s pressans, a ce que cette guerre intestine fut efficacement coinprimSe. . . .

 

Deja Parme'e s'organise a Tours; une Commission centrale est ^tablie a Saumur \ deja des troupes de ligne ont depasse* Paris pour s'y rendre, et le renfort considerable que le comite" avait requis, est en route pour s'y rendre. Les voitures des riches, les Equipages du luxe, auront du moins servi une f ois a la defense de la patrie et de la liberte*. Une armee est dirige*e en poste sur les rives de la Loire. C'est ainsi qu'un des plus fameux guerrieurs du nord alia ^eraser en 1757 les autrichiens a la bataille de Liflfa ou Leuten, avec une arm^e ariv^e en poste sur le champ de bataille. . . .

 

Le comite prepare un rapport sur les agens p&iodiques de Topinion publique, et sur les arrtes violateurs de la libertd de la presse.

 

Tel est le tableau de Tmt^rieur de la rSpublique, d'aprea les rapports et la correspondance des commissaires et des corps adminis- tratifs. Nous devons le termmer par une reflexion sur les commis- saires, dont on cherche trop a effrayer les citoyens, et mdme plusieurs membres de la convention. . . .

 

The influence of Cambon is apparent in what follows.

 

DES CONTRIBUTIONS PUBLIQUES.

 

Quant aux contributions, rien ne prouve mieux le de*sir de voir fonder la Republique, et de voir renaitre Tordre social le paiement des impositid au milieu des mines et de debris de Tancien gouvernement; B'I! y a de rarri^r^, ce n'est que par les fautes des administrations qui n'ont pas encore termine" la confection des rdles; quelques-unes ont arrdt4 tout envoi de finds. Mais un moyen de salut public, appartient a cette partie de radministration, c'est de vous occuper sans rel&che, des lois concernant les contributions publiques, de Tacceleration de la rente des biens d* emigres, et des maisons ci-devant royales, objets qui semblent encore attendre leurs anciens et coupables possesseurs; et des moyens de retirer de la circulation, une certaine masse d'assignats. Youa devez cette loi an peuple, qui a, vu s'augmenter par une pro. gression effrayante et ruineuse, le prix des subsistances; vous le devez a tons lea cr^anciers de la Rpublique et & tons ceux qu'elle salarie, afin de re"tablir la balance rompu trop rapidement, par la masse enonne de cette monnaie. La portion du peuple qui merite avant toutes les autres 1'attention de ses repr&entants, eat celle qui soufire tous les jours au surhaussement du prix des denre"es.

 

Lea contributions indirectes, pergues au milieu des mouvemens de la revolution, et des defiances semens sur son succes, par des mecontens et des ennemis pnblics, alimentent abondamment le tr&sor national. Deja dans les trois derniers mois de Janvier, Fevrier et Mars, la per- ception des impSts indirects excede de plusieurs millions 1'estimation qui en a && faite. Le total des trois mois, se porte a 52,182,468 livres en y comprenant 5,400,000 livres, de 1'adjudication des bois. Qua serace dans un temps de paix et de prosp&rit6? Quelle confiance la B&publique doit avoir de ses forces et de ses moyens?

 

Nous avons vu avec regret, parmi les produits de Pimposition indirecte, des droits qui devraient tre inconnus a des peuples libres, des droits de batardiae et de ddshdrence, et que les sauvages de 1'Am^rique repousseraient.

 

From henceforward Danton’s hand is apparent throughout the report. Some matters on the Constitution and on Public Construction, which have little to do with the insurrection of June 2nd, have been omitted, but the Dantonian policy of framing a constitution which should reconcile enemies is printed in ML

 

DES COLONIEa

 

Nous ne disons encore rien des colonies, quoique nous ayons recu dea memoires et des vues sur cet objet important et malheureux, d'oti depend la prosperity publique, et Tagrandissement de lamarine fran^aise. Peut-^tre eUt-il mieux valu de ne pas plus parler dans dans les assemblies nationales, des colonies que de la religion, jusqu'a ce que la revolution du continent cut e*te* a son terme. Perf ectionner dans ces centimes lointaines le commissariat civil, adoucir les effets du regime militaire, d^truire insensiblement le pr^juge des couleurs, aniliurer par des vues sages et des moyens progresses le sort de Teapece humaine dans ces climats avares, etait peut-etre la mesure la plus convenable; mais la revolution a fait des progres terribles sous ce soleil brulant. Saint-Dommgue est aussi malheureux que les Hes des vents sont redevenues fiddles, et ses malheurs ne paraissent paa tea de leur terme.

 

On examinera un jour s'il est des moyens de rattacher lea colonies & la France, par leur propre inte*rt, c'est-a-dire, par la franchise absolue de leur commerce avec nous, et une disposition ge'ne'rale des droits pergus sur le commerce Stranger, dans ces memes colonies. De pareilles lois qui nous defendraient mieux que des escadres, demandent d'etre meditees.

 

Cette partie de Tint4r6t national, doit etre traitee s^par^ment et avec une forte sagesse; le comite* est charge de pre*parer en attendant ce rapport, des mesures propre a diminuer les maux que cette belle colonie souffre encore.

 

DE LA FORCE PUBLIQUE DE L'NT^RIEUIt.

 

Elle se ressent partout de I'anarchie que regne. La, elle deiibere; ici, elle agit au gre* des passions. Diss^min^e dans toutes les sections de 1'empire, elle semble avoir une versatility de principes et d'actions, qui peut effrayer la liberte. Dans une ville, les citoyens riches et lea Igoistes, se font remplacer; def endre sea foyers, semble 6tre encore une cornee plutot qu'un honneur, une charge plutot qu'un droit. Dans une autre cite 1 , le service public frappe des artisans pen aiss ou des ouvriers, qui ont besoin du repos de la nuit, pour le travail qui alimente leur famille, il est plus que temps d'effacer ces lignes de demarcation intolerable dans un regime libre. La nature seule a d^cri*-*des differences; elle est dans les ages; les jeunes citoyens depuis seize ans jusqua 25, sont les premiers que la patrie appelle; moins occup^s et plus disponibles, c'est a euz de voler aux premiers dangers. Oette premiere force est-elle insumsante (car il ne faut pas penser a la defection) r autre age plus fort et plus sage, pre*sente a la soci6t4 ses moyens, c'est 1'^ge de 25 a 35; la troisieme classe sera de 35 a 45; la derniere requisition doit f rapper tout ce qui peut porter les armes. Alors, la socie*t& appelle a son secours, tons ceux qui parta- gent la souverainet; une exception favorable se pre*sente pour les peres nourrissant leur famille du produit de leur travail. Une exception contraire doit frapper les celibataires et les hommes veufa sans enfans.

 

C'est a la legislation et a la morale a fl^trir ceux qui ne paient cette dette ni a la nature ni a la Bepublique.

 

C'est ainsi qu'il convient aux Francais, d' organiser le droit de requisition. Get exemple est sorti des besoins de la liberte, dans les terrea am6ricaines. La requisition est 1'appel de la patrie aux citoyens; cet appel peut etre fait par les glneraux, quand la loi le leur a confie* momentane"ment, et dans les cas de guerre; cet appel peut &tre fait par le pouvoir civil dans toutes les autontes constituees, et encore plus par les assemblies nationales, qui sont a la f ois pouvoir civil, legislatif et national

 

Le comit4 a pense qu'il devait presenter un mode uniforme, da r^querir la force public dans toutes les parties de la R&publique, et de la part de toutes les autorites, afin que chaque fonctionnaire et chaque citoyen, connaisse I f 6tendue de son pouvoir ou de son obliga- tion. . . .

 

D'ailleurs, on trouverait plusieurs avantages a borner ainsi la con- stitution aux articles ne"cessaires.

 

(1) Une plus grande esp^rance qu'elle sera accepted par le peuple.

 

(2) Une plus grande espe*rance encore que les citoyens ne deman- deront point si promptement, une re"forme de la constitution.

 

(3) On detruirait par cette seule resolution, mime avant que la constitution fut faite, une partie des esp^rances de nos ennemis, parce qu'alors, ils commenceraient & croire que la Convention donnera une constitution a la France, ce que jusqu'a present ils ne croient pas.

 

En effet, il est difficile de ce tromper dans des articles gen^raux importants, sur ce qui convient v&itablement a la nation franchise, et Ton n'a pas a cramdre ces difficult^, cette presqu* impossibility d'ex6cu- tion qui, si on se livre aux details, pourraient faire eUsirer la r^forme d'une constitution, d'ailleurs bien combine"e.

 

On pourrait done proposer de borner la constitution a ces articles essentiels, dans le nombre desquels on sent que doit tee compris le mode de reformer la constitution, lorsqu'elle cessera de paraitre, a la majorite des citoyens, suffisante pour le mamtien de leurs droits; et si Passemble'e adoptait cet avis, elle chargerait quatre ou cinq de ses membres, adjoints au cornit^ de salut public de lui presenter un plan de constitution, borne & ces seuls articles, et combine* de maniere que ces articles puissent tee soumis imm^diatement a la discussion.

 

Le travail de ce comite ne prendrait qu'une semaine, et Tassemble'e pourrait suivre ses discussions sur la constitution, car rien ne eerait plus facile que de placer dans ce plan, lea points dej& arrte"s par la Convention,

 

Ce travail meme serait utile, quand mgme 1'assemblee voudrait se livrer ensuite a plus de details:

 

(1) Parcequ'il en rdsulterait un meilleur ordre de discussions;

 

(2) Parce qu'on aurait toujours alors, un moyen d 7 acceMrer le travail, selon que des circonstances impSrieuses Texigeraient CPest d'apres cette ide*e simple que nous vous proposerons de de"cre*ter que la Convention charge une commission, composed de cinq de ses membres, adjoints au comite* de salut public, de lui presenter dans le plus court delai, un plan de constitution, rduit aux seuls article qu'il importe de rendre irr^vocables par les assemblies legislatives, pour assurer & la BSpublique son umt^, son indivisibility et sa libertfi, et au peuple Pexercice de tous ses droits.

 

Eeprenons done avec Constance le travail de la constitution, et di**- cutons-en le petit nombre d'articles vraiment constitutionnelfl, ayeccettb sagesse qui n'exclut pas I 3 e*nergie, et avec ce talent qui ne fle*trisse pas lea defiances.

 

Songez que le dernier article de la constitution sera le commence- ment du traite 1 de paix avec les puissances. ' leur tarde de savoir avec' qui elles peuvent traiter, quelle que soit la forme de notre gouvernement. . . .

 

There follows a strong attack upon the Federal idea, showing the Committee to be definitely anti-Girondin in its sociology.

 

Mais cette inscription sera-t-elle done toujours mensongdre * verra- t-on sans cesse, dans le palais de 1'umte, les fureurs de la discorde, et 44 mille petitea rpubliques 7 agitant leurs dissentions par des repre- sentans? ...

 

II faut qu'a votre voix, tous les Francois se prononcent, que Pe'goiste et 1'avare soient fletris par 1'opimon, et punis dans leurs richesses. Ne vous y meprenez pas, il n'y a plus de gloire et de bonheur pour vous, que dans le succes de la liberte", dans le re"tablisse- ment de 1'ordre, et dans I'affermissement des propri6tes.

 

Voila la base de toutes les society’s politiques, et le le'gislateur qui la meconnaitra, sera en horreur a ses contemporams et a la postdrite*.

 

II sera aussi exe*cre* le le"gislateur qui aura meconnu les droits du peuple, et qui n'aura pas ecoute" la plainte dea malheureux.

 

Si vous perdez cette occasion d’stablir la république, vous Stes tous 6galement fletris, et pas un de vous n'6chappera aux tyrans victoneux, quelle que soit la nuance de votre opinion ou le principe de vos actions. Le glaive exterminateur f rappera les appelans au peuple, et les votans pour la mort du tyran; et c'est la seule egalite* que vous aurez fondle. Yos noms ne passeront a la posterité que comme ceux des rebelles et des coupables: vous aurez recule* le perfectionnement des socie*tes humaines; vous aurez perdu les droits des peuples, vous aurez fait perir 300 mille hommes, et dilapid^ des tresors que la liberte avait dpos&3 dans vos mams pour son affermissement; vous aurez re"tro- grader la raison publique; vous serez complice de la tyrannic des rois et de la barbaric de l’Europe, et Ton dira de vous; la convention de Prance pouvait donner la liberte a l’Europe, mais par ses dissentions, elle riva lea feio du peuple, et servit le despotisme par sea haines. . . ,

 



[1] Ce qu’il y a de certain d’apres le résultat donné par la commission des subsistences militaires, c’est que les armées sont approyisionnées jusque yers le premier octobre; l’armée d’Italie, la plus mal approyisionné, a des subsistances pour quelques mois, et l’on a déjà préparé pour elle d’autres approvisionnments.

 

[2] Des traltres se sont male’s dans lea range dea patriotes et dans les conyois do 1'artillerie qui allaient combattre lea revolted; le comit en a fait arreier la marche, et le comite" de surveillance retient les principaur auteurs de ce nouveau complot, Malgr^ tant de surveillance, quelques eoldats frangais, indignes de ce nom, ont trahileur devoir et sont allea grossir la horde des rebelles. Partout les obstacles se multiplient; partout les administrations veulent r^gler les mouve- mens dea troupes et les oommissaires veulent faire lea f onctioni de generaui, dea communes arrdtent k leur gr^ dea armea qui ont une autre destination, et c'est ainai que toutes les forces s'att^nuent et que les brigands ont dea succes.

 

Mais du moins les rives qui correspondent auz perfides de George in. aont garauties. Les trois divisions commandoes par le general Canclauz, qui occupent les ports intermediaires entre les Sables et Nantes, entretiennent la communica- tion entre oes deux villea, et contiennent les brigands a> une certaine distance dea cotes.

 

La communication par terre, entre Nantes et Angers, eat libre, on travaille b retablir la libre navigation de la Loire entre ces deux villes. Quelques bateaux arm^s de canons sont prepares, et suffiront pour cette protection.

 

D^ji une rictoire signal^e vieont de raviver toutes les esperances de la patrie. A Saint-Meient, rartillerie et lea approvisionnemens des r^voltes aont le priz do la premiere victoire signalee que les patriotes viennent de remporttr.